Le 17 août est la journée des friperies
ÉDITO — La journée des friperies, comme d'autres journées mondiales, vise à sensibiliser aux enjeux du secteur. Malgré un marché dynamique, le 17 août n'attire pas l’attention du grand public et des professionnels. Nous ne dénombrons aucun événement et seulement de rares communications. Voici trois raisons possibles de ce manque d'intérêt.
1. Votre fripier est sur une bouée gonflable
La date. Les professionnels de la fripe ne participent pas à cette journée à cause de la date. Peu de friperies sont ouvertes en plein été, ce qui pourrait expliquer le manque d'initiatives pour promouvoir cette journée. Le 17 août est mal choisie pour le commerce. Comme beaucoup d'autres commerces, les friperies ferment autour du 15 août. Vous avez plus de chances de croiser votre fripier préféré sur une bouée gonflable que derrière son comptoir (en savoir plus sur la théorie du Donut).
2. Les professionnels privilégient le terme seconde main
Le terme friperie. De nombreux acteurs du secteur ne se reconnaissent pas sous l'appellation friperie. Et pour cause, la friperie diffère du dépôt-vente, de la ressourcerie, de la marketplace ou encore d'une trocquerie (notre reportage : La seconde main qui ne s'achète pas mais qui se troque). Il faut également prendre en compte les activités d'upcycling et les commerces en ligne qui dépoussièrent l'image de la friperie sous d’autres appellations.
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— Pour rappel, la fripe est un vêtement d'occasion (1). Un mot populaire synonyme de vêtement vieilli (2). Et une friperie ? C'est un ensemble d'habits, de tissus, d'objets usagés et de peu de valeur (3). C'est aussi un commerce de détail revendant des fripes (4). L’approvisionnement des friperies dépend du choix de l'établissement : balles de vêtements acheminées par bateau depuis l'étranger, pièces chinées chez des particuliers ou issues de dons. Avant d'être proposés à la vente en friperie, les vêtements de seconde main sont collectés, triés et dispatchés.
La définition de la friperie est large, les pratiques nombreuses et variées dans le commerce du vêtement d'occasion. La mode circulaire est plurielle. Résultat : les professionnels désertent l’univers fripe et ne s’impliquent pas le 17 août. Une appellation plus moderne serait sans doute plus pertinente pour donner de la visibilité à cette journée. Le terme générique de seconde main mobiliserait davantage les professionnels, notamment les acteurs de la vente en ligne comme Vinted, Vestiaire collective ou encore Imparfaite.
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Vers une journée mondiale pour la seconde main
En septembre, Oxfam met à l’honneur la seconde main auprès du grand public par diverses actions autour d’un défi mensuel : le Second Hand September. L’initiative est suivie par des influenceurs et personnalités depuis sa première édition. Une suggestion ? Créer une journée nationale de la seconde main le 1er septembre. Cette date marquerait le début des festivités et rassemblerait tous les acteurs du commerce de vêtements d'occasion.
3. Prime au recyclage !
La presse ne joue pas le jeu et donne la place au recyclage. Dans leur choix de sujet, les rédactions se tournent plutôt vers la fin de vie et les déchets. Le réemploi peine à occuper la place qu’il mérite - située avant le recyclage dans la hiérarchie des modes de traitement de la matière, rappelons-le.
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La confusion entre réemploi (qui comprend la notion de seconde main) et le recyclage est fréquente. La fripe est reléguée au statut de déchet et la journée mondiale du recyclage le 18 mars s'empare chaque année du sujet. Il est urgent de revoir la communication et clarifier les notions pour engager le public vers de nouveaux récits autour du réemploi.
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(1) V. "fripe", Judith Prigent, "Le guide de la mode vintage", éd. Le cherche midi, 2022, p. 183.
(2) V. "fripe", Le dictionnaire de la langue française.
(3) V. "friperie", Le dictionnaire de la langue française.
(4) Dans le même sens v. "friperie", le dictionnaire de la langue française ; Judith Prigent, ibidem.
