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Face aux soldes et à Shein, le premier collectif de la seconde main compte faire entendre sa voix

Hortense de Montalivet
15 juin 2025
15 juin 2025
Temps de lecture : 3 min

Vu à la TV. Neuf entreprises de la seconde main, dont Vestiaire Collective, Selency ou Label Emmaüs, s’unissent pour former le premier collectif de la seconde main: le Collectif des Solutions Circulaires. À l’occasion de son lancement, il était invité sur RMC pour porter haut la voix du réemploi et dévoiler une étude inédite sur les habitudes d’achat des Français. Et faire de la seconde main une alternative visible, crédible, irrésistible face au neuf en soldes et au discount.

C’est la première fois qu’un collectif réussit à se monter dans le milieu entrepreneurial de la seconde main. C’est aussi la première fois que le sujet fait la Une d’une radio de grande écoute. Ce dimanche 15 juin, le Collectif des Solutions Circulaires a eu quelques minutes pour lui dans l’émission Anaïs Matin sur RMC.

En s’unissant derrière ce nom, neuf entreprises de la seconde main souhaitent faire porter leur voix, celle de la seconde main – encore peu médiatisée –, prévenir et alerter des avantages de la circularité face au neuf et au discount.

Dans un contexte de débats autour de la loi anti-fast-fashion (en attente de validation), d’ouverture des soldes de printemps dans quelques jours (25 juin), de pouvoir d’achat en berne et d’urgence écologique, le Collectif des Solutions Circulaires compte accélérer la transition vers la seconde main et l’installer dans les habitudes de consommation.

Vestiaire Collective, Selency, Label Emmaüs et les autres

Parmi ces neuf entreprises de seconde main, quelques gros noms. Vestiaire Collective d’abord, qui vend sur sa plateforme, à la manière de Vinted, les vêtements de luxe des particuliers. Selency, plateforme entre particuliers de meubles d’exception. Label Emmaüs, la marketplace d’Emmaüs.

Mais également six autres enseignes moins connues : Adopte un bureau, qui propose des bureaux reconditionnés en B to B ; Loewi, qui reconditionne des vélos électriques ; Youzd, qui vend et livre des meubles et de l’électroménager de seconde main ; Recyclivre, le livre d’occasion solidaire anti-Amazon ; Ateliers du Bocage, qui vend moins cher de l’high-tech reconditionné ; et enfin Family Affaire, qui revend de la seconde main et du déstockage de grandes marques pour enfants.

"La seconde main est déjà une réponse concrète à la crise écologique et à celle du pouvoir d’achat. À condition d’en faire une véritable alternative visible, fiable et accessible. Ensemble, marques, pouvoirs publics et plateformes ont un rôle à jouer", plébiscitent-elles dans leur communiqué.

Opération "On passe la seconde" pour l’économie circulaire

À l’occasion de leur lancement, le Collectif des Solutions Circulaires mène une opération "On passe la seconde" destinée à accélérer l’essor de la seconde main.

Il a ainsi commandé une étude sur les habitudes de consommation des Français en matière de seconde main, en comparaison de leur consommation de neuf et/ou de discount.

Menée par l’agence d’opinion Viavoice, cette étude révèle des chiffres éloquents : un Français sur deux a déjà consommé de la seconde main. Et 70 % d’entre eux souhaitent en consommer davantage.

L’envie du consommateur d’acheter différemment, moins cher et en adéquation avec la préservation de l’environnement existe, mais elle est menacée par la montée du discount et le marché du neuf, qui ne décroît pas.

Une étude de consommation éloquente et des réductions sur toutes ces marques

Encore aujourd’hui, le consommateur contraint financièrement va systématiquement préférer "quel que soit le type de produit, acheter neuf en soldes", analyse la cofondatrice de Youzd, Ilflynn Lagarde, au micro de RMC.

"Parce que c’est plus rassurant, parce qu’on a l’impression d’acheter le mieux en qualité", explique-t-elle.

Derrière ce choix, qui est encore celui du roi dans nos perceptions, le reconditionné ou le réemploi arrivent au coude à coude avec le discount. En clair, le consommateur qui n’achète pas du neuf en soldes sera probablement autant tenté par le discount que par la seconde main. Ce sont ces tendances que le collectif souhaite inverser.

En plus de cette étude, qui sera officiellement présentée mardi 17 juin au soir dans les locaux de Vestiaire Collective (retrouvez une invitation pour y assister ici), cette association d’enseignes offre des réductions en tout genre sur le site. "Moins 30 euros" pour l’achat d’un meuble sur Selency.fr. "Moins 100 euros" pour celui d’un vélo électrique sur Loewi.fr… C’est le moment de passer la seconde.

Lire aussi : Shein, Castaner et la loi anti-fast fashion : Macron sous pression en direct sur France 2
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