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À Roubaix, Veja ouvre l’École de la réparation

Maurane Nait Mazi
8 septembre 2025
8 septembre 2025
Temps de lecture : 3 min

Le 8 septembre, vingt jeunes font leur rentrée dans l’ancienne manufacture Tissel. Portée par une association fondée par Veja, la marque française de baskets née en 2004, l’école veut former une génération d’artisans dans un secteur en pénurie.

Roubaix, ancienne capitale textile marquée par la désindustrialisation, s’offre ainsi un nouveau symbole. L’ancienne manufacture devient le siège d’une formation inédite qui rémunère ses étudiants au SMIC pendant un an (1 400 heures) : l’Ecole de la Réparation. « L’alternance ne fonctionne pas dans nos métiers », résume Marin Delmas, responsable partenariats, pointant des structures d’accueil trop fragiles ou exiguës.

Une formation rémunérée pour apprendre les métiers de la réparation

Le programme mêle réparation textile et chaussure, design durable et culture professionnelle. Réparer une paire de sneakers, retoucher une veste, éco-concevoir : les élèves apprennent aussi bien à manier l’aiguille qu’à bâtir un business plan. Des créateurs comme Pierre Hardy ou Alexandre Guarneri viendront ponctuer l’année.

Insertion et débouchés

Le grand pari de l’école reste l’insertion dans les métiers de la réparation : ouvrir vers une quinzaine de métiers — cordonnerie, retouche, stylisme, modélisme, design textile ou bottier. Certains prépareront un CAP cordonnerie. L’investissement atteint 1,26 million d’euros en 2025 (rémunérations, matériel, exploitation), financé uniquement par le mécénat privé. LVMH, Paraboot, Decathlon, Agnès B. ou Maison Massaro soutiennent déjà le projet.

Le contexte joue en faveur de l’initiative : en France, la réparation et le recyclage représentent 455 600 emplois (1,6 % du total en 2017), dont près de 370 000 liés à l’allongement de la durée d’usage. Mais les savoir-faire disparaissent : de 45 000 cordonniers dans les années 1950, contre environ 3 500 aujourd’hui. Depuis 2023, la demande est stimulée par le bonus réparation textile et chaussure (6 à 25 € remboursés, via un fonds de 154 M€ financé par les metteurs en marché). En un an, 826 000 réparations ont été prises en charge. Pourtant, le dispositif reste encore peu utilisé, malgré 81 % d’opinions favorables.

Catégorie : Société

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