Le Sénat s'est enfin prononcé sur l'adoption de la loi anti-fast fashion mardi 10 juin. La très grande majorité des sénateurs a voté pour. Mais personne n'a pu titrer "à l'unanimité", comme ce fut le cas pour le vote de l'Assemblée nationale. En effet, une voix a voté contre. " Mais qui?" ont pu s'insurger certaines voix de l'économie circulaire. Personne en réalité. La loi a bien été votée à l'unanimité, comme ont pu l'apprendre les spectateurs desdébats en restant après la reprise de la séance publique. Après une brève intervention dans l'hémicycle pour faire son mea culpa, la seule voix contre s'est confiée -amusée- à CM-CM.fr. De quoi tirer d'une erreur, une jolie anecdote familiale qui mêle politique, lien intergénérationnel et ultra fast fashion.
"Mais qui a osé voter contre ?", peut-on lire sur les réseaux sociaux à l’issue du vote de la loi anti-fast fashion au Sénat. Mardi 10 juin, les sénateurs se sont prononcés sur le texte visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile. Résultat : 337 voix pour. 3 abstentions et une voix contre.
Sauf que ce n’est pas tout à fait vrai. Le sénateur socialiste Rachid Temal apparaît bien dans le compte-rendu public du Sénat comme le seul vote qui s’est opposé à la proposition de loi. Interrogé par CM-CM.fr, ce dernier s’en défend :
« C’est une erreur ! La machine a enregistré un vote contre, rouge, mais c’était bien un vote bleu, pour, que je pensais avoir fait ! Les copains du Sénat m'ont dit "Mais Rachid, qu'est-ce que t'as fait?" », nous raconte-t-il.
À la reprise de la séance publique, post-vote de la loi anti-fast fashion, il avait d’ailleurs pris la parole pour s’expliquer sur cette erreur.
Sensibilisé aux dérives de Shein grâce à sa nièce
L’élu du Val d’Oise a même une anecdote personnelle pour prouver sa bonne foi: "Évidemment que je suis pour ce texte et contre Shein! Ma nièce m'a sensibilisé il y a 4 ans lors d'un exposé qu'elle devait rendre en Terminale et qu'elle voulait que j'écoute. C'est elle qui m'a appris tout ça! À l'époque, je ne savais pas. Si j'avais voté contre la loi, ça ne serait pas passé du tout de son côté!", s'amuse-t-il.
Il insiste: "Je n’ai rien découvert sur ce thème cette année ; je connaissais déjà les dangers (…) Vous imaginez, je me bats pour la défense des Ouïgours en Chine, ce n’est pas pour voter derrière contre une loi anti-Shein alors que la marque exploite des ouvriers!".
Sur la loi anti-fast fashion, "je n’attends pas le Grand Soir"
Au sujet du texte même que certains n’estiment pas encore assez ambitieux, le sénateur socialiste concède: “Il ne va certes pas assez loin sur la question de la fast fashion, mais il a le mérite d’exister”.
« Je n’attends pas le Grand Soir, moi, je suis pour les "Petits Matins" » explique-t-il en reprenant la formule de l’historienne Ludivine Bantigny dans son livre 1968 : de grands soirs en petits matins (aux éditions Seuil). "Je ne suis pas comme La France insoumise", tacle-t-il au passage.
L’élu a fait une demande au Palais du Luxembourg pour éviter que son vote contre erroné n’apparaisse lors de la publication du Journal officiel. A priori, l’erreur devrait être réparée.
À part les trois abstentions (des sénateurs Les Républicains Muriel Jourda et Jean-Pierre Vogel et du centriste, Jean-Marie Mizzon), cette loi aura bien été votée quasiment à l’unanimité au Sénat, sans vote d’opposition.
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Catégorie : Politique
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