Le 7 novembre 2023, l'éco-organisme Refashion lance le bonus réparation vêtements et chaussures, accompagné d'une étude IFOP qui met en évidence les défis à surmonter et les stratégies possibles pour inciter la réparation en France. CMCM vous livre les points clés de cette étude.
Les Français jettent au lieu de réparer
L'étude IFOP pour Refashion révèle que 73% des Français avouent s’être déjà débarrassés d’un vêtement ou d’une paire de chaussures qui aurait pu être réparé, dont 20% affirment que c’est arrivé “souvent”.
3 Français sur 4 ont déjà jeté un vêtement ou une paire de chaussures qui aurait pu être réparé.
Dans son rapport d'activité de 2022, Refashion, dont la mission est de fédérer et d'accompagner tous les acteurs de la filière, souligne l'ampleur du phénomène : chaque année, plus de 260 000 tonnes de produits sont débarrassés, représentant environ 40% de la production annuelle, pour une valeur marchande de 442 millions d'euros.
Cependant, une lueur d'espoir émerge : prêt, feu, réparer !
Les Français sont prêts à faire réparer
Lorsqu'on les interroge sur leur volonté de réparer des articles pour prolonger leur durée de vie, 83% des Français se montrent favorables à cette démarche. Plus précisément, 33% d'entre eux se disent « tout à fait prêts » à le faire, et 69% perçoivent la réparation comme « un acte tendance ».
Plus de 8 Français sur 10 sont disposés à réparer leurs vêtements et chaussures.
L'étude soulève donc un passage à l'action possible : plus de 8 Français sur 10 sont disposés à réparer leurs vêtements et chaussures. Une fois que les obstacles à la réparation seront identifiés, il sera a priori possible de réduire l'écart entre la volonté de réparer et le passage à l'acte de réparation.
Les freins à la réparation
Quels sont les freins à la réparation ? Parmi les raisons invoquées dans l'étude :
- 43% des personnes interrogées considéraient que cela revenait plus cher de faire réparer que d’acheter neuf ;
- 32% ne savaient pas à qui s’adresser pour faire la réparation ;
- 18% n’ont pas du tout pensé qu’ils pouvaient faire réparer leurs vêtements ou chaussures abîmés.
Le coût, puis le manque d'information et la conscience de la réparabilité sont les principaux freins à la réparation. Comment les déjouer ?
Une aide financière pour réparer considérée comme incitative
38% des Français interrogés considèrent qu'une aide financière, sous la forme d'une remise sur facture par exemple, est un élément incitatif pour faire réparer son vêtement ou ses chaussures par un professionnel, tout comme le référencement des professionnels de confiance près de chez eux pour 42% d’entre eux.
Des éléments qui viennent compléter une précédente étude Kantar de Juillet 2021 pour Refashion qui révélait qu’une remise de 30% sur la réparation pouvait faire bouger les comportements des consommateurs en matière de réparation de leurs vêtements et chaussures.
Le bonus qui pourrait réhabiliter l'acte de réparation
Le bonus réparation vêtements et chaussures est une réduction immédiate en caisse comprise entre 6 et 25 euros selon le type de réparation. Cette aide financée par les marques entre en vigueur le 7 novembre 2023 et devrait permettre d'inciter les Français à réparer et à adopter un geste qui allonge la durée de vie et d’usage de leurs articles.
Alors que 16 millions de pièces étaient réparées en 2019 selon l’ADEME, Refashion vise porter ce chiffre à 21,6 millions d’ici 2028 avec l’instauration du bonus réparation, soit une hausse de 35% du volume de textiles et chaussures réparés.
Maud Hardy l'explique : « Le bonus réparation incite à la réparation plutôt qu’à l’achat et constitue une partie de la réponse à l’urgence climatique. »
« Cela rejoint l’ensemble des mesures qui pourront accompagner la filière vers une mode plus circulaire. » poursuit la directrice générale de Refashion.
L'influence pour accompagner vers la réparation
L’étude montre qu’un Français sur deux estime que les influenceurs ont effectivement un rôle à jouer, dont 15% se disent “tout à fait d’accord”. Cette tendance explique pourquoi Refashion collabore désormais étroitement avec eux, une stratégie illustrée par la récente web série anti-shopping lancée au début de l'été par l'éco-organisme et par les campagnes d'influence passées et les campagnes à venir autour de la réparation.
